Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/92

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Daffy, ce qui était sa recette souveraine contre les suites d'un bain froid.

Il n'y avait pas un seul événement de la vie, depuis le baptême jusqu'au mariage, qui ne correspondit, dans le vocabulaire de ma mère, à une chose qui se mangeait ou se buvait, pas une indisposition pour laquelle elle n'eût un remède agréable dans ses tiroirs bien garnis.

Maître Decimus Saxon, vêtu de l'habit de velours d'Utrecht, et chaussé des bottes en cuir non tanné de mon père, faisait une toute autre figure que l'épave souillée qui s'était glissée dans notre barque de pêche avec des mouvements d'anguille congre.

On eût dit qu'il avait changé de façons en changeant d'habits, car, pendant le souper, il se montra à l'égard de ma mère d'une galanterie discrète, et cela lui seyait bien mieux que les façons narquoises et suffisantes dont il avait usé avec nous dans le bateau.

À vrai dire, s'il était maintenant très réservé, c'est qu'il y avait à cela une excellente raison, car il fit une si large brèche parmi les victuailles servies sur la table qu'il ne lui restait guère de temps pour causer.

À la fin, après avoir passé de la tranche de boeuf froid au pâté de chapon, et avoir continué par une perche de deux livres, qu'il fit descendre au moyen d'un grand pot d'ale, il nous adressa à tous un sourire, et déclara que