Page:Doyle - Nouveaux mystères et aventures, trad Savine, 1910.djvu/113

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— Peste ! un peu mouillé ! je suis trempé, ami, je suis inondé jusqu’aux os. C’est une nuit à ne pas mettre un chien dehors, du moins un chien pour lequel j’aurais quelque respect. Passez-moi cet habit sec qui est suspendu au clou.

Jack Morgan, ou le patron, comme on l’appelait, appartenait à une classe plus nombreuse qu’on ne l’eût supposé à l’époque de la ruée qui avait marqué les commencements.

C’était un homme de bonne famille, qui avait reçu une éducation libérale, un gradué d’une université anglaise.

Le patron aurait, suivant le cours naturel des choses, été un vicaire énergique.

Il aurait cherché à faire son chemin dans les carrières libérales, sans certains traits cachés de son caractère qui avaient fait irruption au dehors, et qui avaient bien pu lui être légués en héritage par le vieux sir Henry Morgan, l’homme qui avait fondé la famille, grâce à quelques pièces de huit vaillamment conquises dans des batailles navales.

C’était évidemment ces quelques gouttes de sang aventureux qui l’avaient poussé à quitter, en sautant par la fenêtre de la chambre à coucher, le presbytère vêtu de lierre, à abandonner le home et les amis, pour venir en Australie,