— Chou ! criai-je à mon tour, Chou ! Oh ! il est parti.
Et nous nous élançâmes tous deux dans le parc pour l’y poursuivre.
On tourna l’angle, on passa dans l’avenue, où je me trouvai face à face avec un jeune homme à figure très halée, en complet à carreaux, qui se dirigeait vers la maison, en flânant.
Il n’y avait pas à se méprendre avec ces yeux gris et rieur.
Lors même que je ne l’aurais pas regardé, un instinct, j’en suis sûre, m’aurait dit que c’était Jack.
M’était-il possible d’avoir un air digne, avec la poule à crête fourrée sous mon bras ?
Je fis un effort pour me redresser, mais le gredin d’oiseau semblait se douter qu’il avait enfin trouvé un protecteur, car il se mit à piauler avec un redoublement de violence.
Dans mon désespoir, je la lâchai et j’éclatai de rire.
Jack en fit autant.
— Comment ça va-t-il, Nell ? dit-il en me tendant la main.
Puis, d’une voix qui marquait l’étonnement :
— Tiens, vous n’êtes plus du tout comme quand je vous ai vue pour la dernière fois.