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nouveaux mystères et aventures

Et après avoir lancé cette flèche de Parthe je pivotai sur mes talons et m’éloignai de fort méchante humeur.

Je n’avais pas fait vingt pas sur le gravier du jardin, que je vis le couple dont nous venions de parler.

Ils étaient à quelque distance, elle adossée au cadran solaire, lui debout devant elle.

Il lui parlait vivement, et parfois avec des gestes brusques.

La dominant de sa taille haute et dégingandée, avec les mouvements qu’il imprimait à ses longs bras, il avait l’air d’une énorme chauve-souris planant au-dessus de sa victime.

Je me rappelle que cette comparaison fut celle-là même qui se présenta à ma pensée et qu’elle prit une netteté d’autant plus grande que je voyais dans les moindres détails de la belle figure se dessiner l’horreur et l’effroi.

Ce petit tableau servait si bien d’illustration au texte, sur lequel je venais de prêcher, que je fus tenté de retourner au laboratoire et d’amener l’incrédule John pour le lui faire contempler.

Mais avant que j’eusse le temps de prendre mon parti, Copperthorne m’avait entrevu.

Il fit demi-tour, et se dirigea d’un pas lent dans le sens opposé qui menait vers les massifs, suivi de près par sa compagne, qui coupait les