Page:Doyle - Résurrection de Sherlock Holmes.djvu/75

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ne songerais pas un instant à partir sans vous. J’espère que ce soir je pourrai vous annoncer quelque découverte disculpant ce malheureux jeune homme qui s’est mis sous notre protection.

Mon ami rentra tard, et je vis de suite, à ses traits fatigués, à sa figure anxieuse, que le grand espoir qui l’avait soutenu le matin avait été déçu. Pendant une heure, il joua du violon, cherchant à calmer l’agitation de ses nerfs. Enfin, il jeta son instrument et me fit un récit détaillé de ses mésaventures.

— Tout va mal, Watson, aussi mal que possible ; j’ai fait bonne contenance devant Lestrade, mais vraiment je crois que, pour une fois, l’animal est sur la bonne piste, comme nous sur la mauvaise. Mon instinct penche d’un côté, les faits matériels de l’autre, et il est fort à craindre que les bons jurés anglais n’aient pas le degré d’intelligence qui leur permettrait de croire plutôt à mon système qu’aux faits positifs établis par Lestrade.

— Êtes-vous allé à Blackheath ?

— Oui. Watson, j’y suis allé, et je n’ai pas