Page:Doyle - Sherlock Holmes triomphe.djvu/16

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nous emparer de ces lettres dont il veut se servir dans un but illégal.

— Précisément. Puisque vous estimez que la chose n’est pas contraire à la morale, il ne reste à envisager que la question des risques personnels à courir. Un galant homme n’a pas à se préoccuper de cette question lorsque c’est une femme affolée qui vient lui demander son appui.

— Vous vous mettrez dans une position bien fausse !

— C’est vrai, mais cela fait partie des risques. Je ne vois d’ailleurs pas d’autre moyen possible pour reprendre ces lettres. Cette malheureuse femme n’a pas la somme suffisante, et elle ne peut se confier à aucun de ses parents. Demain est le dernier jour de grâce et, à moins que nous ne nous emparions cette nuit de la correspondance, le gredin tiendra parole et ruinera les projets de cette infortunée. Il me faut donc abandonner ma cliente à son triste sort, ou jouer ma dernière carte. Entre nous, Watson, c’est un duel entre Milverton et moi. Il a, comme vous le voyez, toutes les chances de son côté, mais mon amour-propre