Page:Doyle - Sherlock Holmes triomphe.djvu/181

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Il est inutile de chercher à cacher un fait connu de tous : notre mariage n’a pas été heureux. Tous mes voisins vous le diraient si je songeais à le nier. Peut-être y a-t-il eu de ma faute ! J’ai été élevée de la vie libre et facile de l’Australie du Sud ; la vie anglaise, avec sa sévérité, ne pouvait guère me convenir. Pourtant la principale raison de notre désunion était due à l’ivrognerie notoire de mon mari. Vivre avec un tel homme pendant une heure est déjà pénible à supporter, vous pouvez penser quel devait être le supplice pour une femme, élevée comme je le fus, de me trouver liée, jour et nuit, à ce personnage. Un tel mariage est pire que la mort !

Elle s’était assise, les joues enflammées, les yeux brillants sous l’ecchymose qui les entourait. Enfin, la main à la fois douce et forte de sa femme de chambre parvint à lui faire reposer la tête sur le coussin ; sa colère se dissipa pour faire place à des sanglots passionnés, et elle continua :

— Je vais vous raconter ce qui s’est passé hier au soir. Vous savez peut-être que les domestiques sont logés dans l’aile moderne du