Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/54

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fort bien, n’a guère pu être écrit que par le second acteur du drame de la nuit dernière. Je n’ai pas encore eu le temps d’examiner cette pièce, mais, si vous le permettez, je vais m’y mettre maintenant. »

Tout en parlant, il avait retiré de sa poche un mètre en étoffe et une grande loupe ronde. Muni de ces deux instruments, il se mit à trotter sans bruit à travers la chambre, s’arrêtant ici, s’agenouillant là, se couchant même parfois à plat ventre. Cette occupation l’absorbait tellement qu’il semblait avoir complètement oublié notre présence ; on l’entendait marmotter à mi-voix, laissant échapper sans interruption des exclamations, des gémissements, des petits sifflements, ou des cris contenus d’encouragement et d’espoir. À le voir ainsi, il me rappelait singulièrement un bon chien d’équipage lorsque dans un balancé il court à droite et à gauche en donnant de temps à autre un coup de gueule d’impatience, jusqu’au moment où il peut empaumer de nouveau la voie.

Ces investigations durèrent plus de vingt minutes ; tantôt Holmes mesurait, avec une minutie extrême, la distance entre deux traces qui restaient totalement invisibles à mes yeux ; tantôt il appliquait son mètre contre le mur d’une manière tout aussi incompréhensible. À un moment donné, il recueillit soigneusement sur le plancher un peu de poussière grisâtre et la mit dans une enveloppe. Finalement