Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/61

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petite brochure. Je me flatte d’être à même de distinguer à première vue le résidu laissé, soit par un cigare, soit par un tabac quelconque. C’est précisément dans les détails de cette nature que le policier habile diffère d’un Gregson et d’un Lestrade.

— Vous avez dit encore que cet homme devait avoir le teint très rouge ? demandai-je.

— Ah ! ceci est une assertion un peu plus hasardée ; et, cependant, je suis bien persuadé qu’elle est exacte. Mais ne m’interrogez pas là-dessus pour le moment. »

Je passai ma main sur mon front. « Tout se brouille dans ma tête, remarquai-je ; plus je réfléchis, plus tout cela me semble mystérieux. Comment les deux hommes, si toutefois il y en a eu deux, sont-ils arrivés dans cette maison inhabitée ? Qu’est devenu le cocher qui les a conduits ? Comment un homme peut-il en forcer un autre à s’empoisonner ? D’où provient le sang que nous ayons vu ? Quel était le mobile de l’assassin du moment où ce n’était pas le vol ? Comment cet anneau de femme s’est-il trouvé là ? Et par-dessus tout pourquoi l’assassin aurait-il écrit le mot allemand : Rache (vengeance), avant de déguerpir ? J’avoue qu’il m’est impossible de concilier tous ces faits. »

Mon compagnon sourit d’un air approbateur.

« Vous énumérez, d’une façon claire et très précise, les difficultés de la situation, dit-il ; il y a bien des petites choses qui restent encore inexpliquées,