Page:Doyle - Une momie qui ressuscite.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
102
UNE MOMIE QUI RESSUSCITE

Elle secoua la tête tristement. C’était le seul sujet sur lequel elle se hasardait à discuter l’infaillibilité de son frère.

— Mais ceci est en dehors de la question, remarqua le professeur en pliant sa serviette. Si je ne me trompe, il y a quelque probabilité d’un autre mariage dans la famille, eh, Ada ?… Qu’en dites-vous ?

Ses petits yeux brillèrent malicieusement en regardant sa sœur.

Elle était assise, très droite, et traçait des figures sur la nappe avec la pince à sucre.

— Le Dr. James Mac Murdo O’Brien… continua le professeur d’une voix sonore.

— Taisez-vous, John, taisez-vous ! dit Miss Ada Grey.

— Le Dr. Mac Murdo O’Brien, continua inexorablement son frère, est un homme qui a déjà tracé sa vie dans la science du jour. Il est le premier et le plus distingué de mes élèves. Je vous assure, Ada, que ses Remarques sur les Pigments de la Bile, avec référence spéciale à l’Urobiline, resteront vraisemblablement comme un classique. Il n’est pas exagéré de dire qu’il a révolutionné nos vues sur l’urobiline.

Il se tut, mais sa sœur était assise silencieuse, la tête penchée et les joues rouges.

La petite croix d’ébène montait et descendait, car sa respiration se précipitait.