ses yeux bleus tournés vers sa mère d’un air suppliant.
— Sotte fille ! sotte fille ! dit la mère répondant à un regard qui l’implorait.
Elle posa ses mains sur les épaules de sa fille et l’attira vers elle.
— C’est une très belle position pour débuter, et il aura le pied à l’étrier.
— Mais, oh ! maman, dans une semaine, pauvre Arthur !
— Il sera heureux.
— Quoi, heureux de notre séparation ?
— Il n’y a pas besoin de se séparer, vous partirez avec lui.
— Oh, maman !
— Oui, je vous le dis.
— Oh ! maman, dans une semaine ?
— Certainement. On peut faire beaucoup de choses en une semaine. Je vais commander votre trousseau aujourd’hui.
— Oh ! chérie, doux ange ! Mais j’ai si peur… Et papa ! Oh chère, j’ai si peur !
— Votre père est un diplomate, ma chérie.
— Oui, maman.
— Mais, entre nous, il s’est marié à une autre diplomate. S’il peut diriger l’empire britannique, je pense que je peux le diriger, lui, Ida. Combien de temps y a-t-il que vous êtes fiancée, mon enfant ?