Page:Doyle - Une momie qui ressuscite.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
UNE MOMIE QUI RESSUSCITE

La figure joyeuse de Théodore Foster apparaît chaque jour à côté d’une centaine de lits de malades, et s’il a sur sa liste de visites un tiers plus de noms que sur son livre de caisse, il se promet toujours de se remettre à niveau le jour où un millionnaire atteint d’une maladie chronique, la combinaison idéale, fera appel à ses soins.

Le troisième, assis à droite, ses chaussures de luxe brillantes posées sur les chenets, est Hargrave, le chirurgien à réputation naissante.

Sa figure n’a pas la jovialité de celle de Théodore Foster.

Le regard en est sérieux et caustique, la bouche droite et sévère. Chaque trait révèle la force et la décision, mais c’est du nerf plutôt que de la sympathie que le malade réclame lorsqu’il est assez mal pour frapper à la porte de Hargrave. Il s’intitule médecin de la mâchoire, « un simple spécialiste de la mâchoire » comme il le dit modestement, mais en fait, il est trop jeune et trop pauvre pour se renfermer dans une spécialité. Et il n’y a rien en chirurgie que l’habileté et l’audace de Hargrave ne puisse tenter.