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UNE MOMIE QUI RESSUSCITE

— Je le regrette bien, dit-elle de nouveau. Si j’avais su ce qui se passait dans votre esprit, je vous aurais dit plus tôt que je me propose de consacrer ma vie toute entière à la science. Il y a beaucoup de femmes qui ont la vocation du mariage, mais il y en a peu qui aient du goût pour la biologie. Je veux rester fidèle à ma profession. Je suis venue ici pour attendre une place au laboratoire de physiologie de Paris. Je viens d’apprendre qu’il y a une vacance pour moi, de sorte que vous ne serez plus gêné par mon intrusion dans votre clientèle. J’ai été injuste envers vous comme vous l’avez été envers moi. Je vous ai cru un esprit étroit et pédant, dépourvu de bonnes qualités. J’ai appris pendant votre maladie a mieux vous apprécier. Et le souvenir de votre amitié me sera toujours agréable.

Et c’est ainsi qu’il arriva, que peu de semaines après, il n’y avait plus qu’un médecin à Hoyland.

Mais on remarqua qu’il avait vieilli de plusieurs années en quelques mois, qu’une tristesse se lisait toujours dans les profondeurs de ses yeux bleus, et qu’il faisait aussi peu de cas que jamais des jeunes personnes que le hasard ou leurs mères attentives plaçaient sur son chemin…