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LES PROPOS DU CHIRURGIEN


IV


Le premier malade est une chose que l’on n’oublie jamais dans le reste de la vie.

Le mien fut banal, et les détails n’ont pas d’intérêt.

J’eus cependant une singulière visite, dans les premiers mois après que j’eus placé ma plaque.

C’était une femme d’un certain âge, richement habillée, portant à la main un panier d’osier à pique-nique.

Elle l’ouvrit, tandis que des larmes inondaient son visage ; il en sortit, en se balançant, le plus gras, le plus vilain, le plus galeux des roquets, que j’aie jamais vus.

— Je désire, docteur, que vous le supprimiez de ce monde, sans souffrance, s’écria-t-elle. Vite, vite, sans quoi ma résolution va m’abandonner…

Elle s’écroula sur le sofa, en sanglotant.

Moins un médecin a d’expérience, plus il a une haute idée de sa dignité professionnelle, comme je n’ai pas besoin de vous le rappeler, mes jeunes amis.