pratique, il se montrait aussi peu imaginatif que je le suis beaucoup moi-même. Cependant il ajoutait très sérieusement foi au récit contenu dans ce document, et cette foi le préparait admirablement au genre de mort qui l’a frappé. »
Holmes prit le manuscrit et le déplia sur son genou.
« Vous remarquerez, Watson, me dit-il, que les s sont indifféremment longs et courts. C’est une des quelques indications qui m’ont permis de préciser la date. »
Par-dessus son épaule, je regardai le papier jauni et l’écriture presque effacée. En tête, on avait écrit : « Baskerville Hall », et, au-dessous, en gros chiffres mal formés : « 1742 ».
« Je vois qu’il s’agit de sortilège, fit Holmes.
— Oui ; c’est la narration d’une légende qui court sur la famille de Baskerville.
— Je croyais que vous désiriez me consulter sur un fait plus moderne et plus précis ?
— Très moderne…. Et sur un point précis, urgent, qu’il faut élucider dans les vingt-quatre heures. Mais ce manuscrit est court et intimement lié à l’affaire. Avec votre permission, je vais vous le lire. »
Holmes s’enfonça dans son fauteuil, joignit les mains et ferma les yeux, dans une attitude résignée.
Le docteur Mortimer exposa le document à la lumière et lut d’une voix claire et sonore le curieux récit suivant :
« On a parlé souvent du chien des Baskerville.