Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/147

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« Sir Henry soupira et resta un moment silencieux.

« — Un chien, soit ! fit-il enfin. En tout cas, il me semble que le son venait de là-bas, à plusieurs milles de distance.

« — Il est difficile d’en indiquer la direction.

« — Il s’élevait et diminuait selon le vent. N’est-ce pas du côté de la grande fondrière de Grimpen ?

« — Oui.

« — Ne croyez-vous pas aussi que c’était un hurlement de chien ? Je ne suis plus un enfant… N’appréhendez pas de me dire la vérité.

« Lorsque je l’entendis pour la première fois, Stapleton m’accompagnait. Il m’affirma que ce pouvait être l’appel d’un oiseau de passage.

Non, non… c’était bien un chien… Mon Dieu ! y aurait-il quelque chose de vrai dans toutes ces histoires ? Suis-je réellement menacé d’un danger de provenance mystérieuse ? Vous ne croyez pas, n’est-ce pas, Watson ?

« — Non… certainement non.

« — Autre chose est de plaisanter de cela, à Londres, ou d’entendre un cri pareil, ici, sur la lande… Et mon oncle ? N’a-t-on pas remarqué près de son cadavre l’empreinte d’une patte de chien ? Tout cela se tient. Je ne me crois pas poltron, Watson ; mais ce bruit a figé mon sang. Tâtez mes mains !

« — Il n’y paraîtra plus demain, dis-je à sir Henry en manière d’encouragement.

« — J’ai peur de ne pouvoir chasser ce cri de ma pensée… Que conseillez-vous de faire maintenant ?