Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/158

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contre nous. Il pense qu’il était peu délicat de notre part de nous mettre à la recherche de son beau-frère, alors qu’il nous avait parlé en confidence de sa présence sur la lande. »

« Le valet de chambre se tenait devant nous, très pâle, mais aussi très calme.

« — Peut-être, répondit-il, ai-je eu le tort de m’emporter… S’il en est ainsi, veuillez me pardonner, sir Henry. Tout de même j’ai été fort surpris d’apprendre ce matin que vous aviez donné la chasse à Selden. Le pauvre garçon a déjà bien assez de monde à ses trousses, sans que j’en grossisse le nombre par mon fait.

« — Si vous aviez parlé spontanément, reprit le baronnet, la chose serait toute différente. Mais vous n’êtes entré — ou mieux votre femme n’est entrée dans la voie des aveux, que contrainte par nous et lorsqu’il vous était difficile à tous deux de faire autrement.

« — Je ne m’attendais pas, sir Henry, à ce que vous vous prévaudriez de notre confiance… non, je ne m’y attendais pas !

« — Cet homme constitue un danger public. Il existe, disséminées sur la lande, des maisons isolées… et c’est un misérable que rien n’arrêterait. Il n’y a qu’à le regarder pour s’en convaincre. Prenez, par exemple, l’intérieur de M. Stapleton… Le naturaliste est l’unique défenseur de son foyer. Non, la sécurité ne règnera dans les environs que lorsque Selden sera bel et bien sous les verrous.

« — Selden ne s’introduira dans aucune maison,