Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/169

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scélératesse ; ça, j’en jurerais ! Je ne me sentirai heureux que lorsque sir Henry sera reparti pour Londres.

« — Quelle est la cause de vos alarmes ?

« — Souvenez-vous de la mort de sir Charles !… Le juge d’instruction nous a dit qu’elle était singulière… Rappelez-vous les bruits de la lande pendant la nuit ! Une fois le soleil couché, aucun homme, même à prix d’argent, n’oserait s’y aventurer… Et puis cet étranger qui se cache là-bas, guettant, attendant ! Qu’attend-il ? Que signifie tout cela ? Certainement rien de bon pour celui qui porte le nom de Baskerville. Je ne serai vraiment soulagé d’un grand poids que le jour où les nouveaux serviteurs de sir Henry prendront leur service au château.

« — Parlons de cet inconnu, fis-je, en ramenant la conversation sur le seul sujet qui m’intéressât, Pouvez-vous m’apprendre quelque chose sur son compte ? Que vous a raconté Selden ? Sait-il pourquoi cet homme se cache ? Quelles sont ses intentions ?…

« — Mon beau-frère l’a aperçu une ou deux fois ; mais, comme il est peu communicatif, il ne s’est pas montré prodigue de renseignements. Tout d’abord Selden a cru que cet inconnu appartenait à la police ; mais, comme il cherchait également la solitude, mon beau-frère a vite reconnu son erreur. D’après ce que Selden a pu en juger, ce nouvel habitant de la lande aurait les allures d’un gentleman. Que fait-il là ?… Mon parent l’ignore.