Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/197

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Le soleil s’était couché. Peu à peu l’obscurité envahissait la lande. Le vent ayant fraîchi, nous entrâmes dans la hutte pour y chercher un abri. Là, assis dans la pénombre, je narrai à Holmes ma conversation avec la fille de Frankland ; le récit l’intéressa à tel point que je dus le recommencer.

« Tout ceci est fort important, me dit Sherlock, lorsque j’eus terminé. Vous avez éliminé du problème une inconnue que j’étais incapable de dégager : peut-être savez-vous qu’il existe une grande intimité entre Mme Lyons et Stapleton ?

— Je l’ignorais.

— Si, une très grande intimité. Ils se rencontrent. Ils s’écrivent ; il y a entre eux une entente parfaite. C’est une arme puissante entre nos mains… Si je pouvais seulement l’utiliser pour détacher sa femme de lui…

— Sa femme ? interrompis-je.

— Oui, sa femme. Je vous donne des renseignements en échange des vôtres. La dame qui passe ici pour Mlle Stapleton est en réalité la femme du naturaliste.

— Grands dieux, Holmes ! Êtes-vous sûr de ce que vous dites ? Comment aurait-il permis que le baronnet en devînt amoureux ?

— L’amour de sir Henry ne devait nuire qu’à lui-même. Stapleton — vous en avez été témoin vous-même — ne veillait qu’à une chose : empêcher sir Henry de courtiser sa femme. Je vous répète que la dame n’est pas mademoiselle, mais bien madame Stapleton.