Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/237

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claire, il regarda autour de lui, surpris de la limpidité de la nuit.

Rapidement, sir Henry descendit le sentier, passa tout près de l’endroit où nous étions tapis, et commença l’ascension de la colline qui se dressait derrière nous. Tout en marchant, il tournait à chaque instant la tête de côté et d’autre, comme un homme qui se sent mal à l’aise.

« Attention ! cria Holmes. Gare à vous ! je l’entends ! »

En même temps, je perçus le bruit sec d’un pistolet qu’on arme.

Il s’élevait du sein de cette mer de brume un bruit continu, semblable à un fouaillement. Les nuées ne se trouvaient plus qu’à cinquante mètres de nous et, tous trois, nous ne les perdions pas de vue, incertains de l’horreur qu’elles allaient nous vomir.

Mon coude touchait celui d’Holmes, et, à ce moment, je levai la tête vers lui. Il était pâle, mais exultant. Ses yeux étincelaient, à la pâle clarté de la lune. Soudain, ils devinrent fixes et ses lèvres s’entr’ouvrirent d’étonnement.

En même temps, Lestrade poussa un cri de terreur et se jeta la face contre terre.

Je sautai sur mes pieds. Ma main inerte se noua sur la crosse de mon revolver ; je sentis mon cerveau se paralyser devant l’effrayante apparition qui venait de surgir des profondeurs du brouillard.

C’était un chien ! un énorme chien noir, tel que les yeux des mortels n’en avaient jamais contemplé auparavant.