Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/261

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ne pas éveiller ses soupçons, je ne pouvais le faire qu’à la condition de ne pas être avec vous. Je trompai tout le monde, même vous, et, tandis qu’on me croyait toujours à Londres, je vins en secret à Dartmoor. Je ne supportai pas autant de privations qu’il vous plairait de le supposer ; d’ailleurs, pour bien conduire une enquête, on ne doit jamais s’arrêter à d’aussi menus détails.

« Le plus souvent, je demeurais à Coombe Tracey et je n’habitais la hutte de la lande que lorsque je jugeais nécessaire de me trouver sur le théâtre de l’action. Cartwright m’avait accompagné et, sous son déguisement de jeune campagnard, il me rendit de grands services. Grâce à lui, je ne manquai pas de nourriture ni de linge. Quand je surveillais Stapleton, Cartwright avait l’œil sur vous, de telle sorte que je tenais sous mes doigts toutes les touches du clavier.

« Je vous ai déjà dit que vos rapports, expédiés sur-le-champ de Baker street à Coombe Tracey, me parvenaient rapidement. Ils m’étaient fort utiles, et principalement celui qui contenait la biographie de Stapleton. Il me permit d’établir l’identité de l’homme et de la femme ; il affermit le terrain sous mes pieds.

« L’évasion du convict et ses relations avec les Barrymore embrouillèrent considérablement les choses, mais vous dégageâtes la lumière d’une façon très efficace, bien que mes observations personnelles m’eussent déjà imposé les mêmes conclusions.