Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/263

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exerçait sur elle une réelle influence. Sur son ordre, elle consentit à passer pour sa sœur ; mais toutefois cette influence cessa, dès qu’il essaya de la convertir en un instrument de meurtre. Elle avait tenté d’avertir sir Henry autant qu’elle pouvait le faire sans compromettre son mari.

« De son côté, Stapleton connut les tortures de la jalousie. Quand il vit le baronnet courtiser sa femme — quoique cela rentrât dans ses plans — il ne sut pas maîtriser un accès de colère ; ce fut une faute grave, qui dévoila toute la violence de son caractère, si habilement dissimulée jusqu’alors sous ses manières froides et compassées. En encourageant l’intimité des deux jeunes gens, il provoquait les fréquentes visites de sir Henry à Merripit house et préparait pour une heure quelconque l’opportunité qu’il désirait.

« Le jour de la crise, sa femme se retourna subitement contre lui. On avait vaguement parlé de la mort de Selden et Mme Stapleton avait découvert, dans le pavillon du verger, la présence du chien, ce même soir où sir Henry venait dîner chez eux.

« Elle accusa son mari de préméditer un crime. Une scène furieuse éclata, au cours de laquelle le naturaliste lui laissa entrevoir qu’elle avait une rivale. Sa fidélité se changea aussitôt en une haine féroce. Il comprit qu’elle le trahirait. Pour lui ôter toute possibilité de communiquer avec sir Henry, il l’enferma. Il espérait sans doute — ce qui se serait certainement produit — que toute la contrée mettrait la mort du baronnet sur le compte du maléfice