Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/79

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Il y avait de l’orgueil, de la vaillance et de la force sous ces épais sourcils, ainsi que dans ces narines mobiles et dans ces yeux couleur de noisette.

Si, sur cette lande d’aspect sauvage, nous devions entreprendre une enquête difficile et périlleuse, nous aurions dans sir Henry un compagnon avec lequel on pouvait tenter l’aventure, certains qu’il saurait en partager bravement tous les dangers.

Le train stoppa à une petite station.

Nous descendîmes. Dehors, au delà d’une petite barrière peinte en blanc, attendait une voiture attelée de deux cobs.

Notre arrivée constituait sûrement un grand événement, car le chef de gare et les hommes d’équipe se précipitèrent au-devant de nous pour prendre nos bagages.

C’était une simple halte au milieu de la campagne. Je fus donc très surpris de remarquer que, de chaque côté de la porte, deux soldats se tenaient appuyés sur leur fusil. Quand nous passâmes auprès d’eux, ils nous dévisagèrent avec insistance.

Le cocher, petit, trapu, salua sir Henry Baskerville, et, quelques minutes plus tard, nous roulions sur la route blanche et poudreuse.

Nous traversions un pays vallonné, couvert de pâturages.

Le toit de quelques maisons s’élevait au-dessus des frondaisons épaisses des arbres ; mais au-delà de cette campagne paisible, illuminée par les rayons du soleil couchant, la longue silhouette de la lande se détachait en noir sur l’azur du ciel.