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Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/113

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leau de papier, remit la planche à sa place, arrangea de nouveau le tapis, souffla les bougies et vint tout droit tomber dans mes bras : je l’attendais en dehors de la fenêtre.

Eh bien ! il a vraiment une nature beaucoup plus vicieuse que je ne l’aurais cru, M. Joseph. Il s’est élancé sur moi avec son couteau : j’ai dû le terrasser deux fois, — ce qui m’a valu une coupure aux doigts, — avant d’en venir à bout. Il avait le regard d’un assassin, à en juger par la haine qui se lisait dans le seul œil dont il eût encore l’usage après notre lutte ; mais il était devenu raisonnable et il me livra ses papiers. Lorsque je les tins, je laissai mon homme s’en aller ; seulement j’ai télégraphié à Forbes ce matin des renseignements complets. S’il est assez prompt pour s’emparer de l’oiseau, ce sera pain bénit. Mais si, comme je le crains fort, il trouve le nid abandonné avant qu’il n’arrive, alors, tant mieux pour le gouvernement ; car j’ai idée que lord Holdhurst, d’une part, et M. Percy Phelps, de l’autre, préféreraient que l’affaire ne fût même pas portée jusqu’au tribunal de simple police.

— Mon Dieu ! s’écria Phelps, haletant. Ainsi, vous dites que, pendant ces dix longues semaines d’agonie, le document volé était dans la même chambre que moi ?

— Parfaitement !

— Et Joseph ! Joseph, un misérable et un voleur ?