Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/206

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nal, et lorsqu’il leva la tête, je vis sur son visage des traces de contrariété, je dirai même plus que de contrariété, car c’était de la terreur qui était empreinte sur sa physionomie, une terreur telle que je n’en avais jamais vu et telle que peu d’hommes ont l’occasion d’en éprouver. La sueur perlait sur son front, ses joues étaient d’un blanc plombé et ses yeux étaient hagards et fixes. Il regardait son commis, comme s’il ne le connaissait pas, et je voyais à l’étonnement de celui-ci que ce n’était pas là l’aspect habituel de son chef.

— Vous n’avez pas l’air bien, monsieur Pinner ! s’écria-t-il.

— Oui, je ne me sens pas à mon aise, répondit-il, avec des efforts évidents pour se maîtriser, et en humectant ses lèvres desséchées avant de parler. Qui sont ces messieurs que vous avez amenés ?

— L’un est M. Harris, de Bermondsey, et l’autre M. Price de cette ville, répondit sans hésitation notre commis. Ce sont des amis à moi et des gens d’expérience, mais ils sont sans place depuis quelque temps, et ils espéraient que vous leur en trouveriez une dans la société.

— C’est très possible, très possible ! s’écria M. Pinner, avec un sourire contraint. Oui, je pense bien que nous pourrons faire quelque chose pour vous. Quelle est votre spécialité, monsieur Harris ?