Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/248

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ment. (Il nous est permis de supposer qu’il avait gravement abusé d’elle.)

« Est-ce par hasard que la bûche a glissé et que la pierre en retombant a enfermé Brunton dans ce trou obscur, devenu son sépulcre ? Et faut-il seulement reprocher à la jeune fille d’avoir gardé le silence autour de cet accident, sans chercher à délivrer ce malheureux ? Ou bien plutôt a-t-elle de sa propre main retiré le support pour faire retomber la dalle ? On pouvait s’arrêter à ces deux hypothèses, mais je ne sais pourquoi, il me semblait voir cette femme saisir avidement sa riche trouvaille, et s’enfuir dans l’escalier pour échapper aux cris étouffés qu’elle entendait derrière elle, et aux coups désespérés que frappait son perfide amant contre cette dalle qui venait à tout jamais de se refermer sur lui.

« Ce serait là l’explication de ce visage hagard et défait, de cette surexcitation, de ces éclats de rire d’hystérique, remarqués le lendemain matin. Mais que pouvait bien contenir la caisse ? Et qu’avait fait la jeune femme de sa trouvaille ? Elle l’avait bien vite jetée dans l’étang pour faire disparaître toute trace du crime ; de là provenaient sûrement les morceaux de métal et les pièces de monnaie que mon client avait retirés avec la drague.

« J’étais resté vingt minutes immobile, à réfléchir à tout cela, tandis que Musgrave, toujours