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Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/38

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minutes s’étaient écoulées avant qu’Holmes et l’entraîneur reparussent. Jamais je n’ai vu en si peu de temps un changement semblable à celui qui s’était produit chez Silas Brown. Il était pâle comme la mort, de grosses gouttes de sueur perlaient sur son front, et ses mains tremblaient tellement que son fouet de chasse était aussi agité qu’une branche secouée par le vent ; son attitude insolente et brutale avait disparu, pour faire place à celle d’un chien battu qui suit son maître.

— Vos ordres seront exécutés, monsieur ; ce sera fait, je vous le promets, disait-il.

— Pas de malentendu, n’est-ce pas ? reprit Holmes, en jetant un regard autour de lui.

L’autre tressaillit en lisant une menace dans les yeux de mon ami.

— Oh ! certainement non, il n’y aura pas de malentendu : il sera là. Faudra-t-il que je le nettoie avant ?

Holmes réfléchit un instant et puis se mit à rire :

— Non, n’y changez rien, dit-il. D’ailleurs, je vous écrirai à ce sujet, mais ne cherchez pas à me jouer un vilain tour, ou sans cela…

— Oh ! soyez tranquille, monsieur, soyez bien tranquille…

— Vous aurez à le surveiller tout le temps, comme s’il vous appartenait.