Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/51

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ker et sur sa femme, les deux seules personnes qui aient été à même de faire entrer dans le menu de leur dîner ce carry de mouton. L’opium avait été versé après que le repas du garçon d’écurie avait été mis à part, puisque tous ceux qui ont mangé du même plat n’en ont éprouvé aucun effet fâcheux. Qui donc avait pu faire le coup sans que la servante s’en soit aperçue ?

Avant d’élucider cette question, j’avais été mis en éveil par le silence du chien ; car une déduction qui se confirme en amène forcément une autre. L’incident Simpson m’avait appris qu’il y avait un chien de garde dans l’écurie, et cependant plus tard, quoique quelqu’un y fût entré et eût emmené le cheval, ce chien n’avait pas aboyé assez fort pour éveiller les deux lads qui couchaient dans le grenier. Évidemment, le visiteur nocturne était quelqu’un que l’animal connaissait très bien.

Ma conviction était donc déjà faite aux trois quarts ; c’était John Straker qui était allé à l’écurie au milieu de la nuit et qui en avait fait sortir Silver Blaze. Quel avait pu être son mobile ? Un mobile malhonnête sans aucun doute, puisqu’il avait cru nécessaire d’endormir son garçon d’écurie. Et cependant je me perdais en conjectures sur l’acte même qu’il avait voulu commettre. Nous savons que bien souvent des