Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/59

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« Briarbrae, Woking.
« Mon cher Watson,

« Je ne doute pas que vous vous souveniez de « Têtard » Phelps, qui était en troisième quand vous étiez, vous, en cinquième. Il est possible aussi que vous ayez su comment, grâce au crédit de mon oncle, j’obtins un poste aux Affaires étrangères, poste de confiance et d’honneur, s’il en fût, jusqu’à l’épouvantable catastrophe qui est venue tout à coup briser ma carrière.

« Inutile d’écrire ici les détails de ce terrible événement ; mais, au cas où vous accéderiez à ma requête, je vous les conterai moi-même. Je sors à peine d’une période de neuf semaines de fièvre cérébrale, je suis extrêmement faible. Croyez-vous possible d’amener votre ami, M. Holmes, à venir me voir ? Je serais très désireux d’avoir son avis sur l’affaire qui me concerne, quoique les autorités m’affirment qu’il n’y a plus rien à tenter. Tâchez donc de me l’amener, et le plus tôt possible. Cette incertitude me tue ; les minutes sont pour moi des heures de cruel supplice.

« Dites à Holmes que, si je ne l’ai point consulté plus tôt, ce n’est pas faute d’apprécier ses talents, mais bien parce que je n’ai pas eu la tête à moi depuis que le coup m’a frappé. J’y vois