Aller au contenu

Page:Dreyfous - Les Arts et les Artistes pendant la période révolutionnaire, Paclot.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

150 LES AltTS KT LES AUTISTES

le théâtre de l’Odéon, une reproduction à peu près pure.

L’Académie de Peinture qui, jusqu’alors, avait toujours assigné pour thèmes de concours des sujets bibliques, rompit brusquement, en 1762, avec tout son passé et, entre 1762 et 1780, vingt-cinq sujets de concours, — sur un ensemble de trente-cinq, — sont tirés de l’histoire grecque ou de l’histoire romaine. Sur la proposition de son secrétaire, Cochin fils, de l’Académie de Peinture, vers 1773, décidait que les lectures d’études sur la vie des peintres illustres, qu’on faisait à ses séances, seraient, en notable partie, remplacées par des lectures des plus fameuses poésies de l’antiquité.

Les façades et les intérieurs des maisons, les meubles, dessinés le plus souvent par des architectes, cessèrent, vers cette même époque, d’avoir les lignes rondes et ventrues ; leurs formes se rapprochèrent rapidement et sûrement de la forme antique. Dans la décoration picturale des appartements, on vit apparaître des panneaux tels que ceux d’Hubert Robert, représentant des ruines romaines. L’architecte-peintre Clérisseau, en construisant des édifices imités de l’antique, obtint un immense succès, et à telle enseigne, que Catherine II, vers 1780, obtint qu’on le lui envoyât pour qu’il construisît à Pétersbourg des palais du même genre et notamment une reproduction du palais des Augustes.

La sculpture qui eût dû, le plus vite et le mieux, profiter de cette renaissance de l’Art antique, n’en ressentit guère les effets bienfaisants. Il y eut mieux : l’un des maîtres les plus écoutés de l’art statuaire, Falconnet, quittant le ciseau pour prendre la plume, essaya de dé-