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LE CAPITAINE DREYFUS

de l’être, réclamant toujours et encore à tous, sans lassitude comme sans jactance, la vérité.

Je souhaite cependant pour nous deux, pauvre aimée, pour tous, que les efforts, soit des uns, soit des autres, aboutissent bientôt ; que le jour de la justice luise enfin pour nous tous, qui l’attendons depuis si longtemps.

Chaque fois que je t’écris, je ne puis presque pas quitter la plume, non pour ce que j’ai à te dire… mais je vais te quitter de nouveau, pour de longs jours, ne vivant que par ta pensée, celle des enfants, de vous tous.

Je termine cependant en t’embrassant ainsi que nos chers enfants, tes chers parents, tous nos chers frères et sœurs, en te serrant dans mes bras de toutes mes forces et en te répétant avec une énergie que rien n’ébranle, et tant que j’aurai souffle de vie : courage, courage et volonté !

Mille baisers encore.

Ton dévoué,

Alfred.

Et pour tous, chers parents, chers frères et sœurs, du courage et une indomptable volonté que rien ne doit ébranler, que rien ne doit affaiblir.

————
Le 2 octobre 1897.
Ma chère Lucie,

Je viens de recevoir tes chères lettres du mois d’août, quelques-unes aussi de la famille.

Je souhaite avec toi, pour toi, pour nous tous, que le jour de la justice luise enfin, que nous aper-