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APPENDICE


I

LE CAPITAINE DREYFUS
À LA PRISON DU CHERCHE-MIDI


HISTORIQUE DE LA DÉTENTION


Le 14 octobre 1894, je recevais un pli secret du Ministre de la guerre ; son contenu me faisait connaître que le lendemain, 15, se présenterait, à sept heures du matin, à la prison, un officier supérieur de l’armée, chargé de me faire une communication confidentielle.

Le 15 au matin, M. le lieutenant-colonel d’Aboville, en tenue de service, se présentait et me remettait un pli, daté du 14, qui m’informait que le capitaine Dreyfus, du 14e régiment d’artillerie, stagiaire à l’État-Major de l’armée, serait écroué dans la matinée comme prévenu du crime de « haute trahison », et que j’étais rendu personnellement responsable de sa personne.

Le colonel d’Aboville me demanda ma parole