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APPENDICE

vous l’intention de prendre la parole tout à l’heure ?

— Oui, je veux protester publiquement de mon innocence.

Devant cette déclaration nettement formulée, le capitaine fit informer le général Darras de la résolution de Dreyfus. Elle avait d’ailleurs été prévue, et un roulement de tambours devait lui couper la parole en cas de besoin. Il était neuf heures moins dix lorsque quatre artilleurs entrèrent dans la salle.

— Voici les hommes qui viennent vous prendre, Monsieur, dit le capitaine Lebrun-Renault.

— Bien, mon capitaine, je les suis, mais je vous le répète les yeux dans les yeux, je suis innocent.

Et il suivit les soldats. »

Le lendemain, l’Agence Havas communiqua aux journaux la note suivante, qui établit seulement que le capitaine Lebrun-Renault n’avait fait lui-même aucune communication à la presse :

« Le Ministre de la guerre a interrogé le capitaine de la garde républicaine Lebrun-Renault sur les affirmations qui lui sont attribuées par certains journaux relativement à une conversation avec l’ex-capitaine Dreyfus. Le capitaine Lebrun-Renault a certifié au Ministre qu’il n’a fait aucune communication à aucun organe ni représentant de la presse. »

Le Figaro reproduit cette note en la faisant suivre des lignes suivantes : « C’est absolument exact et le capitaine Lebrun-Renault a dit la vérité en affirmant à son Ministre qu’il n’avait « fait aucune communication à aucun organe ni représentant de la presse. »

« Ce qui est vrai, c’est qu’il y a eu seulement une « conversation » tenue par ce brave officier de la