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Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 1, 1901.djvu/122

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— Quelle chance ! se dit-il. Je vais les porter à Lisette. Elle va bien dîner. Prenant sa course, Jean rentra au cantonnement.

Pourtant la première joie passée, il éprouva une certaine tristesse.

— Pauvres petites bêtes ! pensa-t-il. Ils ne se doutent pas qu’on va les tuer. Je les entends qui volent dans le panier… Ils voudraient bien s’en aller !

Cette idée l’impressionna, le rendit soucieux. Mais la joie de faire plaisir à sa petite amie le domina.


La fillette coula son regard vers les oiseaux effarés.

— Lisette ! cria-t-il en arrivant vers la carriole de Catherine ; viens voir ! viens vite ! j’ai des oiseaux pour ton dîner.

Curieuse et joyeuse, Lison accourut.

— Fais voir, mon Jean, dit-elle.

Alors, soulevant prudemment le couvercle du panier.

— Tiens ! regarde ;

La fillette, penchée, coula son regard bleu vers les oiseaux effarés.

— Oh ! dit-elle, comme ils sont jolis ! le petit rouge surtout !

Puis, redressant sa tête blonde :