Aller au contenu

Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 2, 1899.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

flotte ; puis, au revers d’une crête, il aperçut trois carrés rouges en mouvement.

Du rouge, c’étaient les nôtres !

Sur leur droite, il distingua un groupe de cavaliers bleus ; du bleu, c’étaient les chasseurs d’Afrique !

Lorsqu’il fut tout près, un cri de joie lui échappa :


Le Russe lui tendit les rênes.

— Mon commandant !

Le commandant Cardignac était là en effet, les sourcils froncés, la jumelle à la main, et près de lui, le lieutenant de Sauterotte, la main sur la visière, interrogeait l’horizon.

Derrière eux se tenaient huit chasseurs et un trompette à cheval, et, sur le côté, deux hommes à pied, revenus démontés de la terrible charge.

Était-ce là tout ce qui restait du brave détachement qui était parti de ce point, une heure auparavant ?

Car Pierre reconnaissait maintenant les lieux : pour faciliter le ralliement, Henri Cardignac était revenu occuper le poste qui lui avait été assigné au début de la bataille.

La physionomie du commandant s’éclaira en reconnaissant son protégé.