Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 2, 1899.djvu/454

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Rhin, Georges Cardignac avait fait ses premières armes à Bazeilles, dans cette lutte acharnée qui précéda la bataille de Sedan. Sain et sauf après la terrible journée, il avait retrouvé Pierre Bertigny sorti vivant, lui aussi, de la fournaise où s’était engouffrée la division Margueritte, et tous deux, par un trait d’heureuse audace, avaient traversé les lignes prussiennes, gagné la Belgique et échappé ainsi à la honte d’une deuxième capitulation.

À l’heure même où Mahurec tombait à Metz, le dernier des Cardignac tenant, avec une farouche énergie, le serment fait à son père, sur le champ de bataille de Saint-Privat, combattait dans les armées, de province : le 30 octobre, il était blessé à la première bataille de Dijon ; mais, rapidement guéri, il reprenait à temps son poste à l’armée de l’Est pour y terminer la campagne, et il y tirait ses derniers coups de fusil.

Si maintenant, mes enfants, vous voulez bien parcourir avec moi la troisième et dernière étape[1] du trajet historique, commencé avec vous il y a deux ans, vous verrez l’enfant qui représente la troisième génération de notre « Famille de soldats », entrer à Saint-Cyr après la guerre de 1870, et, dans cette Infanterie de marine qui a donné à la France, les Galliéni, les Monteil, les Marchand, les Mangin et tant d’autres vaillants, parcourir le cycle des expéditions coloniales qui préludent à « la Guerre de demain. »

  1. Petit Marsouin.