Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 3, 1904.djvu/102

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— Comment ? s’exclama-t-il, Toi !… en soldat ?… Que signifie ? Tu t’es engagé ?… Pourtant… je ne comprends pas !

Il bégayait de surprise ; mais une explication rapide le mit au courant.

— Bon, fit-il alors, puisque tu n’es pas incorporé, viens avec moi… Je t’emmène !

Il avertit le capitaine — mon chef momentané — de cette décision, et je serrai la main de Parasol, non sans émotion, je t’assure.


Il appuya son front sur la muraille en sanglotant.

— Bah ! mon fiston, me dit le Parisien, on se reverra peut-êt’bien un de ces jours !

— J’eus un serrement de cœur en quittant ce brave garçon, et fasse le ciel qu’il ait dit vrai !… Que la mort l’ait épargné pour que je puisse revoir un jour la bonne figure si gaie, si franche et si énergique de celui qui fut avec moi, coude à coude, pendant cette terrible journée du 1er septembre 1870.


Nous avions, Pierre et moi, rejoint l’escorte, et nous l’accompagnâmes,