Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 3, 1904.djvu/24

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L’enfant ne s’appartenait plus en effet ; il était saisi d’un vertige qui annihilait en lui toute autre pensée que celle-ci : « Il faut courir toujours ! Aller toujours en avant !… » Dans quel but ? Pour se battre !… Comment ?… Il n’en savait rien !


Le vieux déboucla la giberne du mort.

Il obéissait simplement à une fatalité de sa nature combative, exaspérée par une exaltation patriotique.

Paul ne se ressaisit qu’en plein feu, lorsque, sur un ordre bref de leur lieutenant, les soldats se déployèrent en tirailleurs, à gauche de la route, dans un champ de luzerne.

Alors il s’arrêta, essoufflé ; et son cerveau bouillonnant se calma net, au