Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/28

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vous suggérait votre conscience de soldat, je suis sûre que vous m’éviterez de même toute récrimination, si nous ne réussissons pas. Si nous devons rester dans les profondeurs glacées où je vous entraîne, nous y resterons ensemble !… Mais si nous en revenons… ce sera la main dans la main… Le voulez-vous ?

— Ô Christiane ! fit-il, à voix basse.

— Georges ! murmura-t-elle.

Et leurs mains se joignirent silencieusement.

Quand les deux jeunes gens rentrèrent dans la salle à manger, tous les regards étaient fixés sur eux. Sir James Elliot, les lèvres serrées, avait laissé éteindre son cigare, et le savant lui-même semblait gagné à l’émotion de l’attente générale.

— Monsieur, dit Georges Durtal, nous partirons quand vous voudrez.

— Pour le nord ?

— Oui, monsieur, pour le nord.

— Et Mlle  de Soignes ?…

Mlle  de Soignes part avec nous.

— Hurrah ! jeta l’Américain, et d’un coup de poing formidable, il ébranla un guéridon et fit sauter verres et bouteilles.

— Vous venez avec nous, miss ! combien je suis heureuse de cette résolution ! fit l’Américaine, dont les petits yeux gris brillaient par-dessus les lunettes.