et semblait vouloir sonder l’horizon dans la direction de l’aérostat.
L’Américain le rejoignit.
— Cet ours n’est pas seul, sir James, et si elles étaient attaquées, là-bas ? Je crois qu’il ne faudrait pas beaucoup compter sur le docteur pour les défendre. Quant à votre Bob…
— S’il voit un ours, Bob grimpera sur la soupape, acheva le milliardaire, et son front se barra d’un pli d’anxiété.
— Miss de Soignes doit savoir se servir d’une arme, fit-il et il reste un fusil dans la nacelle.
— Si Mlle de Soignes était dans la nacelle, je serais moins inquiet, car l’ours est un animal relativement peureux ; la vue du ballon l’empêchera sans doute d’avancer… Mais j’ai fait promettre à Mlle Christiane de n’y pas y remonter…
— Pourquoi ?
— Parce que le vent peut s’élever et entraîner l’aérostat.
— Mais alors, Cornelia, qui est restée dedans !…
Et, fort perplexe à son tour, le milliardaire interrogea l’horizon.
Soudain un léger bruit, semblable au halètement lointain d’une locomotive, troubla le silence de la banquise, et les deux hommes se regardèrent, l’oreille tendue…
— Entendez-vous ?
— Oui, le teuf-teuf du traîneau, n’est-ce pas ?
— Ce ne peut être que cela…