Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/163

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Georges Durtal pensa :

« Si le malheureux se doutait que l’ « excellent maître » songe à l’abandonner en pleine banquise au cas où son poids pourrait délester le ballon, il serait peut-être moins démonstratif. ».

Sous sa pesante couche de neige, l’aérostat maintenait encore tendu tout son système de câbles, et cette constatation rassura un peu l’officier du génie.

Il fallait que sa force ascensionnelle fût encore considérable pour que, sous ce surcroît de lest, l’aérostat ne se fût pas couché sur la nacelle.

L’arrivée du savant arracha l’officier aux réflexions que lui imposait la situation.

Petersen était désespéré : il n’avait pu trouver Schedir de Cassiopée ! La neige avait encore compliqué ses observations, et, dans l’impuissance où il était de se livrer à aucun calcul, il avait fini par trouver le temps long.

— Je commençais à craindre que vous ne fussiez égarés, fit-il, et me voyez-vous, seul avec Bob, dans cette immensité !…

Mistress Elliot l’interrompit pour lui raconter la découverte du drapeau suédois, et elle eut des accents émus pour lui dépeindre la découverte des cadavres dans la grotte de neige.

À mesure qu’elle parlait, les yeux du savant pétillaient d’une joie intense. Quand elle eut terminé, il éclata :

— Mais alors, clama-t-il, c’est un de mes compatriotes qui a découvert le Pôle Nord !