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Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/176

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dable de machine, on était amené à terre à la première condensation de gaz…

On se sépara en silence, chacun s’étant réparti le travail. Le savant allait faire démonter son instrument, et, pièce à pièce, le transporter sur la banquise pour y faire les observations qui allaient assurer à son nom l’immortalité des Herschell et des Newton.

L’Américain et Bob allaient apporter à pied d’œuvre la nacelle de l’Aigle et Georges Durtal allait déterminer dans le réseau compliqué des câbles du Patrie quels étaient ceux qui allaient servir à sa suspension.

Les câbles ne manquaient point pour l’effectuer, mais il fallait de toute nécessité que le panier dominât la nacelle. La partie délicate du travail consistait à abandonner la lourde masse qu’était cette dernière sans que l’aérostat, subitement délesté de 1.500 kilos, prit brusquement son vol.

Georges Durtal s’installa dans la nacelle et s’abîma dans les méditations qu’exigeait ce dispositif compliqué.

Près de lui, Christiane songeuse s’assit, sentant que son fiancé avait besoin du réconfort de sa présence à cette heure difficile où le sort de l’expédition reposait sur sa connaissance des lois et des règles de l’aérostation.

À côté d’eux, Bob Midy mangeait tranquillement les reliefs du dîner.

Quant à sir James Elliot et à sa femme, qui les eût suivis dans la grotte funèbre eût été bien surpris