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Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/19

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« C’est Nansen enfin, — et celui-là, je le salue bien bas, — Nansen, le Suédois, qui abandonnant son navire, dont la dérive ne passe pas assez haut, se lance, avec un seul compagnon et quelques chiens, sur les champs glacés, d’où il est obligé de revenir à la Terre François-Joseph, ayant atteint 86° 13′.

« C’est Cagni, le second du duc des Abruzzes, qui, de la baie de Teplitz, où hivernait en 1900 la Stella Polare, sur la côte orientale de l’île du Prince-Rodolphe, exécute une marche audacieuse le conduisant à 86° 34′, soit vingt minutes plus haut que Nansen.

« Et, plus à l’ouest encore, c’est enfin notre compatriote Peary — car c’est un Américain qui détient ce record — c’est Peary, dont le navire le Roosevelt avait pris ses quartiers d’hiver sur la Terre de Grant, qui parvient, le 21 avril 1906, jusqu’au 87° 6′, c’est-à-dire à 220 kilomètres du Pôle !

« Eh bien ! monsieur le lieutenant, si je vous ai fait cette nomenclature, peut-être aride et à coup sûr trop longue, devinez-vous pourquoi ?

« Comment sonnent à vos oreilles tous ces noms que j’ai passés en revue ? Ils sonnent comme des noms étrangers, n’est-il pas vrai ?

« Parmi tous ces explorateurs, il n’y a que des Anglais, des Américains, des Hollandais, des Suédois, des Norvégiens, des Russes et même des Italiens… Pas un nom français… pas un, entendez-vous ? Ne voulez-vous pas en mettre un ?