Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/90

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gardant malicieusement son fiancé. Nous étions peut-être un peu bas tout à l’heure, Georges, ne pensez-vous pas ?

Le jeune officier acquiesça, sans pouvoir réprimer un sourire, et les yeux bleus de la jeune fille pétillèrent de gaîté.

— L’île Petersen, fit-elle, nous nous en souviendrons, Georges, de celle-la… À quand l’île de Bob-Midy ?

Elle reprit son sérieux quand l’Américaine lut quelques versets de circonstance empruntés à saint Luc.

— Je tiens Pollux, des Gémeaux ! clama le savant.

Il lut une graduation, consulta un petit volume qui ne le quittait point et sur le dos duquel on lisait « Nautical almanach », et proclama :

— 87 degrés 9’.

Puis, d’une voix grave :

— L’île Petersen, — ou du moins le point que nous en connaissons dans le rapide contact qui s’est produit, — peut donc être située par 18 degrés 21 de longitude est et 87 degrés 8 de latitude nord.

— Combien dites-Vous ? interrogea vivement l’Américain penché sur la carte… Nous sommes à 87 degrés 9 ?…

— Oui, sir Elliot, à une minute près.

— Mais alors, hurla le Roi de l’automobile, j’ai gagné mon pari, moi !…