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Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/93

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avait franchi la minute du méridien qui établissait le record du Pôle : 87 degrés 9.

Le célèbre navigateur Peary, avec ses 87 degrés 6, était dépassé.

Cinq millions de trames, c’était évidemment un beau denier, même pour un de ces potentats que la démocrate Amérique a baptisés Empereurs ou Rois, mais la confusion de sir Hobson, Roi du cuivre, devant son pari perdu, serait encore meilleure à déguster.

Une des clauses de ce pari était que sir Elliot devait tenir lui-même son adversaire au courant de tous ses déplacements, par le T. S. F. quand il serait au large ; par les bureaux télégraphiques, quand il relâcherait dans un port quelconque.

Conformément à cette clause, une dépêche avait été envoyée, via Hammerfest, au « Club de l’Industrie » de New-York l’avant-veille, et à cette heure, sir Hobson se frottait les mains, en constatant que l’Étoile-Polaire n’avait plus que quatre mois de répit, dont un d’été seulement, et qu’elle était a l’ancre dans un port norvégien.

Évidemment, il considérait son pari comme gagné.

Et la dépêche qu’il allait recevoir par le T. S. F. le plongerait dans une indicible stupéfaction.

L’Américain la rédigea de suite, aussi complète et aussi claire que possible, et elle fut expédiée par Georges Durtal, pendant que le savant remplaçait, pendant quelques instants, l’Américain de quart au baromètre et à la direction.