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CHAPITRE X


Dilatation anormale du ballon. — Le rayonnement nocturne en Afrique. — Laghouat. — Mesure d’un arc de méridien entre l’Europe et l’Afrique. — Le fusil à hydrogène solidifié. — Un réservoir de trois mille coups. — Cavalerie d’exploration. — Un officier plein d’entrain. — Le général Quarteron. — La formation en « Tête de porc ». — Deux Touaregs prisonniers. — Convoi d’eau et forage artésien en marche. — L’armée de Ben-Amema. — La prière du soir.


Il était midi environ, lorsque, par delà les derniers contreforts du Djebel-Amour, une longue ligne d’un jaune pâle remplaça les arêtes et les profils rocheux qui, depuis le départ d’Alger, constituaient le seul horizon des aéronautes.

— Le Sahara ! s’écria Saladin en étendant le bras.

C’était bien la mer du désert qui se développait au loin et allait bientôt s’étaler sous les pieds des voyageurs.

Dunes, lits d’oueds desséchés, plis et replis de sable, tout s’uniformisait, se fondant en une immensité plane au reflet grisâtre.

A l’Est, les derniers contreforts du Bon-Khalil dont le sommet domine de 1.300 mètres le pays d’origine des Ouled-Naïl, semblaient baigner leur pied dans une mer calme.

C’en était fait des montagnes : les aéronautes ne devaient plus en rencontrer jusqu’au Touat.

Fort heureusement d’ailleurs, car l’ingénieur avait été très