CHAPITRE II
C’était un merveilleux spectacle que celui des mines d’or d’Atougha, et l’Européen qui, après avoir parcouru en pleine forêt vierge des centaines de kilomètres, fût tombé sur ce chantier en pleine activité, en eût éprouvé une surprise intraduisible.
Affluent inconnu du Chari que remonta le voyageur allemand Nachtigal et qu’atteignirent, sans pouvoir le descendre jusqu’au bout, Crampel et Dybowski, le Bahar-Dari traverse du nord-est au sud-ouest des fourrés inextricables jusqu’au 18° degré de longitude est, puis, grossi de nombreux torrents descendus des monts Mangayat, il arrive aux chutes d’Atougha.
Il franchit là une barre de rochers de 90 pieds de hauteur et s’étale dans un lit de 300 mètres de large où il dépose sur un fond de sable bleuâtre, les innombrables pépites d’Or qu’il a entraînées avec lui.
De torrent rapide il devient une rivière au cours tranquille et sinueux s’étalant entre deux rives éternellement verdoyantes.