Page:Driant - L’invasion noire 1-Mobilisation africaine,1913.djvu/31

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tisme religieux aidant, il en avait fait un corps redoutable dans lequel le mot peur n’avait aucune signification.

Et sa satisfaction était grande depuis le massacre de la mission italienne, car avec les armes des blancs et celles des noirs déserteurs, il avait pu munir tous ses hommes, sans exception, de fusils perfectionnés.

C’étaient des fusils Vitali, à magasin mobile, contenant dix cartouches et au calibre de 6mm, 8.

Au centre du « bôma » se dressait une espèce de forteresse aux murs très épais et construite en briques. Un architecte d’Europe n’en eût pas désavoué le plan et le dispositif.

Elle avait été bâtie par des nègres dirigés par le fils même du khalife, qui avait utilisé là les connaissances pratiques acquises par lui en Europe.’

Elle possédait deux étages percés d’étoiles meurtrières et quatre tourelles en flanquaient les angles. Un fossé de 5 mètres de profondeur en interdisait l’approche.

Elle constituait le réduit de l’enceinte palissadée qu’elle dominait de 15 mètres, et en admettant qu’une mission euro péenne eût pénétré jusque-là, elle eût été arrêtée de longs jours devant cet obstacle inattendu.

L’artillerie seule eût pu en venir à bout.

Or, il eût été absolument impossible d’amener à une pareille distance des cotes une pièce, de si petit calibre qu’elle fût.