s’écouleront par le Nil, le Sinaï et nous précéderont en Syrie, nous servant par là même d’avant-garde.
— Une avant-garde de quatre armées ?
— Oui, ce n’est pas commun, n’est-ce pas ? et quand on m’enseignait dans un cours de tactique très savant que dans les guerres modernes on n’hésiterait pas à mettre un corps d’armée tout entier en avant-garde, je ne me doutais guère que je serais appelé un jour à en constituer de dix fois plus fortes.
— Alors la masse principale, dit le sultan en se penchant sur la carte…
— La masse principale, fit Omar en indiquant du doigt successivement toutes les contrées du centre, de l’est et du sud de l’Afrique, ne comprend pas moins de vingt-trois armées : la répartition en a été faite après entente avec les principaux rois et en tenant compte des divisions naturelles : j’en déduis d’abord les Gallas et les gens d’Ogaden, qui nous serviront d’arrière-garde quand ils auront accompli l’œuvre qui leur aura été confiée : le sac de l’Abyssinie.
— Ainsi, reprit le sultan, les efforts de nos marabouts