Page:Driant - L’invasion noire 2-grand pèlerinage à la Mecque,1913.djvu/52

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l’Ouellé, suivre l’armée, comme des moutons égarés se mettent à marcher inconscients derrière le premier troupeau qui passe, et dès lors, il avait considéré cet essaim de femmes à la suite de l’armée, comme un gigantesque harem où il pouvait puiser sans vergogne.

Il avait d’ailleurs été témoin de telles scènes de naturalisme au milieu de certains peuples primitifs pour lesquels le mot pudeur n’a aucune signification, comme l’ont constaté Barth et Schweinfürt, que sa morale personnelle s’était singulièrement détendue.

Il avait même fait de ce chef une étude complète d’esthétique comparée, et souvent il prenait de Melval pour confident de ses réflexions les plus fantaisistes.

— « Je comprends maintenant, disait-il, que la Vénus Hottentote soit pour les naturels qui l’ont conçue, l’expression de la beauté parfaite : tout est affaire d’habitude et de milieu ; la perfection des formes est chose toute relative. En Europe, nos yeux n’ont jamais vu que des femmes corsetées, juponnées, frisottées, et nous finissons par les apprécier